En Suisse, l’accent a été mis jusqu’à présent sur la lutte contre le blanchiment d’argent dans la finance. Toutefois, il est probable que, en raison de l’attention portée à ce secteur et du durcissement des normes qui le régissent, les blanchisseurs d’argent se tournent de plus en plus vers d’autres branches peu ou pas réglementées. L’immobilier est l’un des secteurs particulièrement attrayants pour blanchir de l’argent : des études récentes menées dans d’autres pays disposant d’une place financière forte et d’un secteur de biens de luxe très développé montrent que les risques de blanchiment d’argent dans l’immobilier sont élevés.
Le rapport montre que le secteur immobilier suisse est particulièrement attrayant pour les personnes qui cherchent à blanchir de l’argent, non seulement en raison de la stabilité de la Suisse et de son attrait comme lieu de résidence et de villégiature, mais aussi en raison des failles majeures de son dispositif antiblanchiment. Après avoir passé en revue les plus grands risques de blanchiment d’argent posés par le marché immobilier suisse, il présente les mesures susceptibles de supprimer ces failles. Il est grand temps de rendre plus difficile l’acquisition de biens immobiliers suisses au moyen d’argent d’origine illégale. Ces transactions illicites portent en effet préjudice au marché immobilier suisse et à l’ensemble de notre économie, mettent à mal le principe de l’État de droit et compromettent bien trop souvent le développement économique des pays dont provient l’argent. À l’instar des efforts consentis dans la finance, tout doit être mis en oeuvre pour prévenir et sanctionner systématiquement le blanchiment d’argent dans le secteur immobilier.